la lecture

Quel est donc ce besoin que nous partageons tous, cette panacée, cette drogue, cette maladie textuellement transmissible (Pennac), cette intoxication ou encore cette addiction ? La lecture ! On s’y plonge, on s’en nourrit, on dévore : une minute, une heure, un après-midi ou une vie entière. Quel que soit le lieu, le moment ou l’instant, la lecture nous accompagne.

Depuis mon plus jeune âge, je déchiffre mon alphabet, je feuillette, je lis, je bouquine j’écoute et j’imagine des histoires ; j’ai adoré « Hansel et Gretel », j’ai frissonné, ri, pleuré et j’en redemandais. J’avais les contes de Grimm, d’Andersen, Une histoire chaque soir, Dis pourquoi, Dis Comment, Mon premier Atlas… J’en passe et des meilleurs. A chaque occasion (fête ou anniversaire), papa et maman m’offraient  un livre. Lorsque j’étais malade, la « pauvre enfant » que j’étais, se faisait consoler par un roman, un documentaire animalier…. et je m’évertuais à guérir au plus vite pour le lire. J’ai dévoré les club des cinq , Fantomette, Alice, Aggie et Lili et mon enfance a été bercée d’histoires et de bons sentiments. Chaque année, l’école nous offrait en récompense d’un bon travail, l’objet désiré ; Un livre !

Ai-je besoin de vous convaincre ? Non, bien sur, car si vous êtes ici, en train de lire mes pérégrinations, c’est que… Vous êtes vous aussi accroc !

Lire est un acte volontaire ou doit l’être, mais pour donner envie, il faut aimer et savoir, savoir d’abord raconter une histoire ; S’asseoir, prendre le temps, mettre le ton et sentir au fond de soi cette flamme qui donnera toute l’illusion aux personnages. Et face à des yeux émerveillés, une oreille attentive, la narration peut commencer.

Ce que représente pour moi, la lecture ? Une porte ouverte sur le monde, un champ de vision plus grand, le passage d’un ami éclairé, une charlotte aux fruits (non, je m’égare).

La lecture est une nécessité, utile à ma santé, elle m’apporte le plaisir, le bien être, la plénitude, l’assurance de bons moments passés et la découverte « du moi » au travers des autres.

Je lis avant tout pour le plaisir de m’évader, changer d’air, voyager, rêver, mais aussi pour m’instruire, découvrir et m’informer.

Je suis de ceux et celles qui ne relisent pas un livre aimé de peur d’être déçue. J’aime garder le souvenir attendri et la saveur d’un bon roman. J’aime les mots et leurs évocations. J’aime me faire mon propre film avec des personnages tout juste évoqués. J’aime l’imagination qui m’est donnée de transposer mes propres images. La lecture est pour moi plus enrichissante, plus divertissante et plus distrayante qu’un film. Je suis d’ailleurs souvent déçue des transpositions de romans à l’écran. Mais j’adore quand même le cinéma !

Je ne relirai pas « l écume des jours » de Vian, « le joueur » de Dostoievski, ou « Mémoires d’Hadrien » de Yourcenar. Je les ai trop aimé. Ils sont de ces livres que l’on apprécie à un âge, un moment ou pour des raisons précises. Tout livre, aussi bon soit-il peut être aimé ou détesté à une époque de sa vie ; Il y a l’âge et le contexte qui entre en scène lorsqu’on décide de rentrer dans l’univers de l’auteur.

Curieuse, je suis éclectique dans mes choix : Romans, essais philosophiques et historiques, policiers, livres d’aventure. Je lis beaucoup et je veux être surprise, prise par la main et emmenée dans une autre sphère. Je veux découvrir moi-même la réalité proposée. La lecture me nourrit, m’alimente m’élève, me forme et me purifie.

Mais il n’est pas si aisé de trouver un bon livre. Le choix est parfois difficile. On  lit la quatrième de couverture, l’éditeur nous a fait un bref résumé. On se sent alors, attiré, séduit et happé par l’objet que l’on tient en main. Il est déjà à nous, on ne peut ressortir sans ! Nos finances ne sont pas au beau fixe, ce n’est rien, il nous le faut. Certains craquent pour des paires de chaussures, sacs ou autres cravates, moi, c’est pour les livres ! Et si je suis déçue (c’est rare) d’avoir été abusée, bernée ou tout simplement trompée, je hurle, je crie, je me jette contre les murs ! Non, là je crois que je vais trop loin ! Je le laisse simplement de côté avec une note de tristesse. La promesse n’est pas toujours tenue, mais ce n’est pas forcément de la faute de l’auteur ; Je stock, je fais des réserves, j’imite mon voisin l'écureuil et là, parfois ce n’est plus le moment, le temps est passé et l’envie s’est échappée.

Mais lorsque le livre est bon, qu’il me convient, que je suis prise par l’histoire et engloutie, je n’ai de cesse d’en parler autour de moi, de le partager et de l’offrir. Et si comme moi, vous êtes un passionné, un féru, un mordu, bref, un accroc de lecture… Bienvenus au club !