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les soeurs (à la mienne)

thumbnail-2.aspx-copie-1.jpegIl est certain qu’il y a autant de sœurs qu’il y a de filles. Et pour être la sœur d’une sœur, il faut être au moins deux. Moi je suis la cadette !

 

Des sœurs entretiennent forcément des rapports particuliers, entre elles, avec leur mère et le fameux papa d’amour. Bon d’accord, on tombe soudain dans le stéréotype qui veut que l’on soit toutes amoureuses de son papa. C’est d’abord un peu vrai et puis il y a des nuances qui varient du blanc au noir, en passant par le gris souris.

On dérape avec le papa me direz-vous ? Pas du tout car, avec lui commence le rapport de rivalités et de la jalousie entre sœurs.

Bref, je pense quand même que la place d’aînée, de cadette voir du « milieu » est déterminante.

Être une sœur, un bonne (non, non, pas celle la), une drôle, une gentille, compréhensive et aimante n’est pas chose aisée. Il nous faut, selon les spécialistes dépasser l’oedipe. Ça y est j’ai sorti le « gros mot ». Qu’il est difficile de partager son père et sa mère, de leur ressembler, des les séduire, d’abandonner son enfance et se construire une vie à soi, un futur qui nous ressemble, sans elle, son regard, son assentiment.

Au départ de chaque relation, il y a souvent l’amour, la complicité, le partage, et puis la relation évolue ; Les soeurs grandissent, découvrent leur féminité, parfois dans la rivalité, la compétition. Elles jouent, luttent, résistent et se défendent pour remporter la partie, le match, le jeu de la vie en toute entente ou désaccord. Amie ou ennemie ? Voilà la question ! Elles vont devoir se faire leurs armes, face à face ou main dans la main. Bien sûr, de tout cela les sœurs n’ont pas conscience, moi-même, je n’ai jamais vu la mienne de cette façon, mais avec le recul et quelques années après… Il y a un peu de tout ça, quand même…En fonction des moments de la vie. Mais il y a aussi différents types de sœurs :

La  jalouse, la plus courante. Jalouse de la beauté de l’autre, de son intelligence, de ses succès, de sa faculté à réussir sa vie de femme et de mère. Enfin, dix mille bonnes et mauvaises raisons pour être une sœur jalouse. Sentiment d’ailleurs, souvent éprouvé par l’aîné et appelé scientifiquement « complexe du brouillon ».

Autre type de sœur, l’indifférente ; Sœur de sang, mais pas choisie. Elle sait qu’elles porteront le même nom jusqu’au mariage mais cela lui est égale. C’est à peine si elle regarde sa soeur, lui parle et la regarde. Parfois, c’est juste une période, mais ce peut être aussi pour la vie. Elle n’a rien à lui dire et ne voit pas pourquoi elle ferait un effort. Après tout, elle n’a pas choisi d’être sa sœur. Leur vie est diamétralement opposée. Rien à faire, à moins qu’elles comprennent un jour que… Leurs racines communes peuvent peut-être les aider à mieux se connaître.

Il y a la rancunière, celle qui s’est fâchée, il y a dix ans et qui ne digère pas cette dispute. Elle ne sait plus très bien pour quelle raison, elle ne peut plus voir son « lien de sang » en peinture, mais jamais au grand jamais, elle ne viendra remettre en question cet état. Elles ne se parlent plus, un point c’est tout ! et cela ne nous… Regarde pas !

Enfin, et parce que ça existe, il y a la NORMALE, celle qui vit  avec sa sœur, un amour normal; Pas de fusion fusionnelle, de jalousie freudienne ou de guerre « trucidienne ». Simplement, elles grandissent dans l’amour et le partage. Elles s’observent, s’aident sans se marcher sur les pieds. Elles sont toujours là, si besoin est, l’une pour l’autre mais ne prendront jamais la place qui ne leur est pas réservée.

Et c’est mon cas, je dirai même notre cas ; Ma soeur m’a aidé à grandir. De deux ans mon aînée, je lui dois, de savoir lire l’heure, me défendre et quelques petites choses intimes de la vie d’une fille. Avec elle, j’ai mûri plus vite : fini les poupées et les doudous. A dix ans, je commençais à passer aux choses sérieuses. Lesquelles ? Je n’en sais rien, mais elles étaient différentes. Elle m’a aimée, protégée, mais nous avons gardé nos espaces, nos amis et nos livres. Nous sommes très différentes. Elle s’est mariée très jeune et a une vie rangée. Elle ne prend pas de risque, n’a jamais voyagé, ne lit pas, va toujours à l’église et… Vit une vie normale. Je suis tout son contraire ou presque. J’aime le mouvement, la folie, la créativité, les voyages et… Ma sœur. Je n’en ferai pas une amie, non, sûrement pas, mais je l’aime. Notre petite enfance nous a lié, uni, soudé et aujourd’hui impossible de nous défaire, nous diviser ou nous séparer. Je la vois, je suis heureuse. J’aime sa famille, je ne suis pas toujours en accord avec elle, je ne manque pas de lui dire. Je me dispute un peu mais jamais longtemps car je ne veux pas la peiner. On s’excuse, se demande pardon si nécessaire. Nous sommes sœurs et c’est le plus important. Je ne lui dirai pas les mêmes choses qu’à une amie, je ne lui parlerai pas de sexe, pas de folies mais je l’aime et je la respecte.

Si comme moi, vous êtes la sœur d’une sœur, bienvenus au club !