L'amitié

L’amitié n’est pas une chose facile et pourtant… S’il y a bien quelque chose sur cette terre qui nous est donnée de choisir et depuis l’enfance, c’est l’amitié. On choisit un ami pour le plaisir, l’échange, les affinités les similarités et sans aucun doute aussi pour ses qualités et… Ses Défauts ! Non, l’ami n’est pas exempt de défauts. Et c’est tant mieux, car nous ne le sommes pas nous-même !

Il est bien entendu, que je ne parle pas ici d’une amitié molle, flasque, pâteuse, paresseuse, dégoulinante de bons sentiments, non, il s’agit au contraire, d’une de ces amitiés énergiques, dynamiques, entreprenantes, impétueuses voire zélées.  Celle que vous connaissez, j’en suis sure !

Bref, déjà, petite fille, l’amitié était une chose précieuse, rare, inestimable, voire irremplaçable. Enfant gaie et heureuse, je n’ai pas eu de souci à tisser des liens avec les autres. J’étais gentille (si, si, je vous assure), pas trop ennuyeuse et j’aimais l’autre. Je ne me suis pas enfermée sur moi-même, j’étais curieuse et ouverte au monde. Mais si j’ai eu des copines, si j’ai été invitée régulièrement à des anniversaires j’avais par période une et une seule véritable amie. Celle avec laquelle on joue, on rie, on pleure et à qui l’on se confie. Avec elle, j’ai partagé mes joies, mes peines, mes jeux, mes poupées, mes goûters, mes devoirs, mes bains moussants (OBAO, pour ne pas le citer) et même mon lit ! Quel plaisir de passer des soirées à pouffer dans notre lit, à grignoter des petits gâteaux et braver quelques interdits. Jamais méchants, toujours dans les limites raisonnables, mais c’était ça aussi l’enfance.

A dix ans, les garçons sont arrivés, le collège et  la découverte d’ une toute autre amitié ; franche, saine et parfois aussi teintée de séduction. Avec eux, j’ai lavé des voitures, jardiné, fait du sport, je suis allés au cinéma, me suis promenée au parc du château et… Les premières boums sont arrivées !

J’ai conservé à chaque âge l’amitié d’une fille, tout en développant celle des garçons.

A seize ans, j’ai fait un voyage en Espagne, A dix-huit ans, je suis partie pour l’Angleterre, puis aux Etats-Unis et l’amitié « étrangère » est arrivée. J’ai rencontré une autre façon de vivre, de comprendre et d’accepter les autres.

L’amitié de l’étranger était  aussi celle de  la découverte, de la jeunesse, de l’insouciance et de la solidarité.

Au retour, étudiante, j’ai eu des amitiés fortes, de gens qui avaient les mêmes envies, désirs et centres d’intérêt. Nous poursuivions un même but, un même objectif, une même aspiration, et une finalité quasi identique.

Les vacances ne m’ont jamais rapporté de grandes amitiés, trop souvent légères, superficielles  et toujours passagères et éphémères.

Au premier job, j’ai eu une amitié sincère, une affection bienveillante d’une femme lus âgée, devenue une amie. Ce n’est pourtant pas au travail que j’ai construit les liens de l’amitié. Pour cela il me faut du temps, un regard, une main tendue, mais surtout des moments, des instants de vie partagée. Il s’agit parfois de folies, de bêtises, de plaisanteries, des futilités, de plaisir, de construction et de confidence. Avec un ami, je tisse des liens particuliers, privilégiés, il n’y a pas d’intérêt, de sous entendu, pas de mensonge, d’ambiguïté, d’imposture ni même de tartufferie. Nous ne sommes pas en représentation, on ne joue pas, on est soi-même, mis à nu (façon de parler).

En ce qui me concerne, l'amitié dépasse les valeurs individuelles et temporelles, elle s’inscrit dans la durée. Je retrouve ces amis aujourd’hui, que je compte sur les doigts de deux mains, mais qui sont toujours là, sur lesquels je peux compter en toute circonstance, auxquelles je me confie sans me plaindre, et surtout auxquelles, je ne dis pas forcément la même chose !

Si comme moi vos amis datent de l’enfance, Mathusalem ou encore sont vieux comme vos… Robes, Bienvenus au club !